La question à 200 dhs
"Ah ! Vous êtes française ! J'ai une question à vous poser : Sarkozy, il était vraiment bourré au G8 ?"
La vidéo diffusée sur YouTube agite les langues ici, autant que le fait qu'il vienne très bientôt en visite officielle ne soulève aucun commentaire. Le sentiment des marocains pour notre président de la République est assez mitigé. Forcément, avec son ministère de l'immigration, il fait peur à tous les marocains qui ont de la famille en France. D'un autre côté, il y a sa garde des sceaux qui est d'origine maghrébine, alors on ne sait plus très bien quoi en penser.
Du coup, ce ne sont pas tant ses actions politiques qui sont commentées que ses "frasques" qu'elles soient réelles ou supposées. Et bien sûr, entre autre, ce fameux discours au G8 où il a l'air plus bourré que nature, faut bien l'avouer. Or donc, un bon moyen pour les marocains de rire à nos dépends (gentiment, au demeurant), est de nous poser THE question à 200 dhs, une petite lueur de malice dans les yeux. Si on répond que oui, à notre avis, il l'était, ils rigolent et commentent chaque petite phrase. Si on répond non à la question fatidique, ils rigolent aussi, commentent chaque petite phrase et attitude dans le but de nous démontrer qu'il était bel et bien rond comme une queue de pelle.
Etrangement, ça rend M. Sarkozy plutôt sympathique, même si c'est vrai, ça fait pas sérieux. Mais ça le montre sous un jour plus humain, plus accessible et donc, il fait un peu moins peur. Je suis relativement sûre que c'est un peu pareil en France, où traditionellement, le fait de ne pas boire d'alcool du tout, comme il prétend le faire, est plutôt vu comme un défaut (c'est pas un bon vivant) qu'une vertu.
Pourtant, en fin de parcours, la question qui revient toujours est : mais pourquoi aucun média français, voire presque aucun média européen n'a diffusé cette vidéo ? A ton avis, c'est de la solidarité vis-à-vis du gouvernement français ou de la censure ? Et là, ça rigole plus du tout. C'est que la censure, ici, on connait. Et on n'aime pas trop. On n'aime pas trop en parler non plus, d'ailleurs. Alors le faire par le biais de la France, c'est un bon moyen d'échanger ses vues sur le sujet sans trop de risques, réels ou supposés, sans trop renier le progrès que connaît le Maroc actuellement à ce niveau là, progrès qui reste, malgré tout, insuffisant.
En attendant, s'il est encore une chose intéressante à noter dans cette histoire de question à 200dhs, c'est que le fait que je sois française me donne une sorte "d'expertise" sur le sujet, tout à fait illusoire, bien évidemment, mais qui dénote une forme de respect : le but n'est pas d'attaquer mon pays ou son dirigeant en ma présence, mais éventuellement de partager quelques réflexions sur un sujet qui les touche plus qu'il n'y parait au premier abord, pour tout un tas de raisons. D'ailleurs, je n'ai entendu aucun marocain attaquer mon pays en ma présence, hormis, parfois, quelques chauffeurs de taxi énervés. ;-)
Du coup, ça m'a fait réfléchir. Voyez-vous, à l'inverse, les marocains critiquent souvent ouvertement leur pays en le comparant à l'occident, pour souligner tel ou tel point qui n'est pas "moderne", par exemple ou qui est problématique dans la société. JMA et moi avons toujours fait très attention à ne pas abonder dans leur sens, car ces critiques, pour réelles qu'elles soient parfois, nous ont également semblé autant de pièges. Même s'ils critiquent leur pays, la grande majorité des marocains sont très patriotes et très concernés par l'évolution du Maroc. Aussi, ce qu'ils admettent de défauts à leur pays en tant que marocains, nous, en tant qu'étrangers, ne saurions les souligner : ce serait un manque de respect évident et puis aussi une forme de colonialisme atterant : on se mêle encore de leurs affaires.
Du coup, ce qu'ils n'accepteraient pas de nous, ils ne nous le font pas subir et ne se permettent pas de critiquer la France en notre présence. Encore une fois, chapeau ! J'ai vu plus souvent qu'à mon tour des français tout se permettre sans supporter la moindre critique à l'égard de la France ou de ses valeurs. On a encore beaucoup à apprendre, en somme.
La vidéo diffusée sur YouTube agite les langues ici, autant que le fait qu'il vienne très bientôt en visite officielle ne soulève aucun commentaire. Le sentiment des marocains pour notre président de la République est assez mitigé. Forcément, avec son ministère de l'immigration, il fait peur à tous les marocains qui ont de la famille en France. D'un autre côté, il y a sa garde des sceaux qui est d'origine maghrébine, alors on ne sait plus très bien quoi en penser.
Du coup, ce ne sont pas tant ses actions politiques qui sont commentées que ses "frasques" qu'elles soient réelles ou supposées. Et bien sûr, entre autre, ce fameux discours au G8 où il a l'air plus bourré que nature, faut bien l'avouer. Or donc, un bon moyen pour les marocains de rire à nos dépends (gentiment, au demeurant), est de nous poser THE question à 200 dhs, une petite lueur de malice dans les yeux. Si on répond que oui, à notre avis, il l'était, ils rigolent et commentent chaque petite phrase. Si on répond non à la question fatidique, ils rigolent aussi, commentent chaque petite phrase et attitude dans le but de nous démontrer qu'il était bel et bien rond comme une queue de pelle.
Etrangement, ça rend M. Sarkozy plutôt sympathique, même si c'est vrai, ça fait pas sérieux. Mais ça le montre sous un jour plus humain, plus accessible et donc, il fait un peu moins peur. Je suis relativement sûre que c'est un peu pareil en France, où traditionellement, le fait de ne pas boire d'alcool du tout, comme il prétend le faire, est plutôt vu comme un défaut (c'est pas un bon vivant) qu'une vertu.
Pourtant, en fin de parcours, la question qui revient toujours est : mais pourquoi aucun média français, voire presque aucun média européen n'a diffusé cette vidéo ? A ton avis, c'est de la solidarité vis-à-vis du gouvernement français ou de la censure ? Et là, ça rigole plus du tout. C'est que la censure, ici, on connait. Et on n'aime pas trop. On n'aime pas trop en parler non plus, d'ailleurs. Alors le faire par le biais de la France, c'est un bon moyen d'échanger ses vues sur le sujet sans trop de risques, réels ou supposés, sans trop renier le progrès que connaît le Maroc actuellement à ce niveau là, progrès qui reste, malgré tout, insuffisant.
En attendant, s'il est encore une chose intéressante à noter dans cette histoire de question à 200dhs, c'est que le fait que je sois française me donne une sorte "d'expertise" sur le sujet, tout à fait illusoire, bien évidemment, mais qui dénote une forme de respect : le but n'est pas d'attaquer mon pays ou son dirigeant en ma présence, mais éventuellement de partager quelques réflexions sur un sujet qui les touche plus qu'il n'y parait au premier abord, pour tout un tas de raisons. D'ailleurs, je n'ai entendu aucun marocain attaquer mon pays en ma présence, hormis, parfois, quelques chauffeurs de taxi énervés. ;-)
Du coup, ça m'a fait réfléchir. Voyez-vous, à l'inverse, les marocains critiquent souvent ouvertement leur pays en le comparant à l'occident, pour souligner tel ou tel point qui n'est pas "moderne", par exemple ou qui est problématique dans la société. JMA et moi avons toujours fait très attention à ne pas abonder dans leur sens, car ces critiques, pour réelles qu'elles soient parfois, nous ont également semblé autant de pièges. Même s'ils critiquent leur pays, la grande majorité des marocains sont très patriotes et très concernés par l'évolution du Maroc. Aussi, ce qu'ils admettent de défauts à leur pays en tant que marocains, nous, en tant qu'étrangers, ne saurions les souligner : ce serait un manque de respect évident et puis aussi une forme de colonialisme atterant : on se mêle encore de leurs affaires.
Du coup, ce qu'ils n'accepteraient pas de nous, ils ne nous le font pas subir et ne se permettent pas de critiquer la France en notre présence. Encore une fois, chapeau ! J'ai vu plus souvent qu'à mon tour des français tout se permettre sans supporter la moindre critique à l'égard de la France ou de ses valeurs. On a encore beaucoup à apprendre, en somme.