Politique, nuit sacrée et petites nouvelles sans conséquences
Comme vous l'avez remarqué, les actualités française m'ont rattrapé et, durant quelques jours au moins, il m'est difficile de m'en détacher. Il faut dire que tout ça ne me rend pas joyeuse et qu'en prime, municipale oblige, tout le monde y va de sa connerie. Ouverture, pas ouverture ? Libre ou solidaire de son gouvernement ? Libre tout en étant au gouvernement ou obligé de démissioner ?
Monsieur le Président, pendant ce temps là, va donner des leçons de démocratie, en particulier d'indépendance de la justice en Russie, tandis que Rachida Dati, notre Garde des Sceaux, traite un procureur comme un préfet et déclare que le temps où ces emplois étaient décorellés du pouvoir exécutif est terminé puisqu'il s'agit de hautes fonctions "à la discrétion du gouvernement".
Sinon, dans la continuation des changements de vocabulaire, on avait eu SDF plutôt que clodo, puis sans-abri (terme que continue à privilégier Monsieur Delanoë en campagne municipale), tandis que du côté du gouvernement, on préfère désormais parler de "mal-logés". Ainsi, la police a encore évacué un campement de "mal-logés" qui s'était installé dans la capitale sur l'initiative de DAL (Droit au Logement) pour faire réagir. La réaction est que maintenant, y'a plus de sans-abri, y'a que des gens pas contents de leurs logements... On verra si ça suffit. Comme d'un autre côté, on commence à envisager (mais là, ce n'est pas encore terminé ni très clair) dans la fameuse loi concernant le regroupement par test ADN de refuser les logements d'urgence aux sans-papiers ou alors, minimum, de leur refuser le droit au logement solidarité de plus longue durée, de toute façon, il est probable que de moins en moins de gens seront "contents" de leur logement "précaire", dirons-nous au minimum. Rapellons à ce propos qu'un sans-papier n'est pas forcément un immigré clandestin, qu'il y a tout un tas d'étrangers qui ont parfaitement le droit de vivre en France mais bizarrement, pas forcément celui d'avoir des papiers... Oui, ça paraît étrange, mais c'est vrai. Par exemple, il y a les parents d'enfants nés en France qui n'ont pas de pièce d'identité, soit parce qu'elle s'est trouvée détruite lors de violences dans leurs pays, soit qu'ils n'en aient jamais eu, soit qu'on leur ait confisqué arrivé en France, toutes ces victimes des systèmes d'esclavage par exemple qui payent un passeur et se retrouvent sur le trottoir sans papiers. Tous ces gens-là ont légalement le droit de résider en France. Mais on ne peut pas leur faire de papiers. Ouais. Bref. Encore une subtilité bien pratique : dénoncer les abus des immigrés clandestins en parlant de "sans-papiers" permet de faire du chiffre pour la police. Ainsi, prenez une famille de sans-papiers classique, qui vit nécessairement dans un squat puisque pas de papier, pas de travail, donc pas d'argent, pas de banque, pas d'aide au logement, etc. Bref, avec un peu de pratique, une fois que vous l'avez repéré, vous pouvez l'arrêter toute les semaines puisqu'elle est en infraction avec la loi (ce sont des étrangers en situation irrégulière) et les mettre en garde à vue. Evidemment, après, ils retournent dans leu squat, puisqu'ils ont droit d'être en France. Mais en attendant, déli constaté et résolu, des bons chiffres pour la police. Facile. Rapide. Et surtout, périodique. Enfin, encore un débat que je ne peux ni gagner ni même éclairer, pauvre couillonne qui écrit sur un blog.
Du coup, lassée par ce trop-plein de bêtises et par mon impuissance, je crois bien que je vais laisser tomber encore une fois. Le pire est probablement à venir mais pour le moment, on n'assiste qu'aux mêmes vieilles passes d'armes sans intérêt alors ne nous essouflons pas.
Parlons plutôt de la Nuit Sacrée. La nuit dernière était la 26ème nuit de Ramadan. Cette nuit entre toute, je ne sais pas pourquoi, les musulmans prient toute la nuit, jusqu'au lever du jour. Du coup, toute la nuit (enfin, jusque vers 5 heures du mat', disons), le Muezzin de toutes les mosquées environantes a chanté des prières et retransmis de manière sonore par la ville la prière. Beaucoup m'avaient dit que je ne pourrais pas dormir. C'est vrai. Beaucoup m'avaient dit que je trouverais ça désagréable. En fait, non. J'ai eu du pot, pas trop de discordances entre les muezzins de mon quartier qui ont chantés leurs prières en harmonie, ce qui fait que c'était plutôt beau à écouter. Bien qu'effectivement trop bruyant pour que je puisse dormir, mais bon...
Du coup, ce matin, je suis crevée, évidemment. Je planne un peu dans les vapes, tranquille, peu concernée par ce qui m'entoure que je ne vois de toute façon que dans une sorte de brouillard.
Mais la vraie question qui occupe les esprits en ce moment est la suivante : jeûnera-t-on samedi ou non ? Parce que si le jeûne s'arrête vendredi, alors le petit Aïd (la fête de fin de Ramadan, à ne pas confondre avec le Grand Aïd, fête du mouton) se déroulera sur les deux jours du WE, samedi et dimanche et on a pas de jours fériés. Tandis que si on jeûne samedi, alors la fête, c'est dimanche et lundi et ça fait un WE prolongé. Tout le monde espère fiévreusement, donc. On surveille la France. Ben oui, ils ont commencés le jeûne un jour avant nous, donc si on jeûne vendredi en France, probable qu'on jeûne samedi au Maroc. On va pas fêter la fin du Ramadan en même temps alors qu'on l'a commencé après.
Voilà, vous savez tout. Pas de quoi fouetter un chat, donc en ce moment. Une période pas complètement fascinante, mais j'ai hâte d'être à l'Aïd (le petit, s'entend) en revanche. On m'a invité au petit-déjeuner de l'Aïd et il paraît que c'est assez particulier. Donc évidemment, je me réjouis.
Monsieur le Président, pendant ce temps là, va donner des leçons de démocratie, en particulier d'indépendance de la justice en Russie, tandis que Rachida Dati, notre Garde des Sceaux, traite un procureur comme un préfet et déclare que le temps où ces emplois étaient décorellés du pouvoir exécutif est terminé puisqu'il s'agit de hautes fonctions "à la discrétion du gouvernement".
Sinon, dans la continuation des changements de vocabulaire, on avait eu SDF plutôt que clodo, puis sans-abri (terme que continue à privilégier Monsieur Delanoë en campagne municipale), tandis que du côté du gouvernement, on préfère désormais parler de "mal-logés". Ainsi, la police a encore évacué un campement de "mal-logés" qui s'était installé dans la capitale sur l'initiative de DAL (Droit au Logement) pour faire réagir. La réaction est que maintenant, y'a plus de sans-abri, y'a que des gens pas contents de leurs logements... On verra si ça suffit. Comme d'un autre côté, on commence à envisager (mais là, ce n'est pas encore terminé ni très clair) dans la fameuse loi concernant le regroupement par test ADN de refuser les logements d'urgence aux sans-papiers ou alors, minimum, de leur refuser le droit au logement solidarité de plus longue durée, de toute façon, il est probable que de moins en moins de gens seront "contents" de leur logement "précaire", dirons-nous au minimum. Rapellons à ce propos qu'un sans-papier n'est pas forcément un immigré clandestin, qu'il y a tout un tas d'étrangers qui ont parfaitement le droit de vivre en France mais bizarrement, pas forcément celui d'avoir des papiers... Oui, ça paraît étrange, mais c'est vrai. Par exemple, il y a les parents d'enfants nés en France qui n'ont pas de pièce d'identité, soit parce qu'elle s'est trouvée détruite lors de violences dans leurs pays, soit qu'ils n'en aient jamais eu, soit qu'on leur ait confisqué arrivé en France, toutes ces victimes des systèmes d'esclavage par exemple qui payent un passeur et se retrouvent sur le trottoir sans papiers. Tous ces gens-là ont légalement le droit de résider en France. Mais on ne peut pas leur faire de papiers. Ouais. Bref. Encore une subtilité bien pratique : dénoncer les abus des immigrés clandestins en parlant de "sans-papiers" permet de faire du chiffre pour la police. Ainsi, prenez une famille de sans-papiers classique, qui vit nécessairement dans un squat puisque pas de papier, pas de travail, donc pas d'argent, pas de banque, pas d'aide au logement, etc. Bref, avec un peu de pratique, une fois que vous l'avez repéré, vous pouvez l'arrêter toute les semaines puisqu'elle est en infraction avec la loi (ce sont des étrangers en situation irrégulière) et les mettre en garde à vue. Evidemment, après, ils retournent dans leu squat, puisqu'ils ont droit d'être en France. Mais en attendant, déli constaté et résolu, des bons chiffres pour la police. Facile. Rapide. Et surtout, périodique. Enfin, encore un débat que je ne peux ni gagner ni même éclairer, pauvre couillonne qui écrit sur un blog.
Du coup, lassée par ce trop-plein de bêtises et par mon impuissance, je crois bien que je vais laisser tomber encore une fois. Le pire est probablement à venir mais pour le moment, on n'assiste qu'aux mêmes vieilles passes d'armes sans intérêt alors ne nous essouflons pas.
Parlons plutôt de la Nuit Sacrée. La nuit dernière était la 26ème nuit de Ramadan. Cette nuit entre toute, je ne sais pas pourquoi, les musulmans prient toute la nuit, jusqu'au lever du jour. Du coup, toute la nuit (enfin, jusque vers 5 heures du mat', disons), le Muezzin de toutes les mosquées environantes a chanté des prières et retransmis de manière sonore par la ville la prière. Beaucoup m'avaient dit que je ne pourrais pas dormir. C'est vrai. Beaucoup m'avaient dit que je trouverais ça désagréable. En fait, non. J'ai eu du pot, pas trop de discordances entre les muezzins de mon quartier qui ont chantés leurs prières en harmonie, ce qui fait que c'était plutôt beau à écouter. Bien qu'effectivement trop bruyant pour que je puisse dormir, mais bon...
Du coup, ce matin, je suis crevée, évidemment. Je planne un peu dans les vapes, tranquille, peu concernée par ce qui m'entoure que je ne vois de toute façon que dans une sorte de brouillard.
Mais la vraie question qui occupe les esprits en ce moment est la suivante : jeûnera-t-on samedi ou non ? Parce que si le jeûne s'arrête vendredi, alors le petit Aïd (la fête de fin de Ramadan, à ne pas confondre avec le Grand Aïd, fête du mouton) se déroulera sur les deux jours du WE, samedi et dimanche et on a pas de jours fériés. Tandis que si on jeûne samedi, alors la fête, c'est dimanche et lundi et ça fait un WE prolongé. Tout le monde espère fiévreusement, donc. On surveille la France. Ben oui, ils ont commencés le jeûne un jour avant nous, donc si on jeûne vendredi en France, probable qu'on jeûne samedi au Maroc. On va pas fêter la fin du Ramadan en même temps alors qu'on l'a commencé après.
Voilà, vous savez tout. Pas de quoi fouetter un chat, donc en ce moment. Une période pas complètement fascinante, mais j'ai hâte d'être à l'Aïd (le petit, s'entend) en revanche. On m'a invité au petit-déjeuner de l'Aïd et il paraît que c'est assez particulier. Donc évidemment, je me réjouis.